Le gouvernement cherche à museler la jeunesse
L’assassinat d’un membre de la Fesci (Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire), a été le prétexte avancé par le gouvernement pour interdire tous les syndicats et associations dans le milieu scolaire. Au total, 14 organisations ont été interdites.
Avant même les résultats de l’enquête, plusieurs dirigeants de la Fesci ont été jetés en prison. Leur siège en construction dans le campus universitaire de Cocody a été démoli sous prétexte qu’il était illégal. Et pourtant à la pose de la première pierre, le gouvernement était représenté par le ministre de l’Enseignement supérieur qui a même contribué à coup de millions au financement de sa construction.
Des étudiants ont été dégagés des résidences universitaires sous prétexte d’occupation illégale. Des commerces à l’intérieur et aux alentours des universités publiques ont été rasés. Depuis lors, des policiers sont présents à l’intérieur des campus universitaires pour empêcher toute tentative de mobilisation et de regroupement.
En réalité, le gouvernement craint depuis longtemps une révolte des élèves et des étudiants, tant les problèmes sont énormes : surpopulation, enseignement au rabais, bourses insuffisantes alors que bon nombre de parents ne peuvent plus faire face aux frais de scolarisation de leurs enfants, etc.
L’interdiction de leurs syndicats et associations n’empêchera nullement les étudiants de manifester leur colère contre les mauvaises conditions de scolarité, ni de défendre leurs opinions politiques, bien au contraire. Tant que le gouvernement ne résoudra pas les problèmes réels des élèves et des étudiants, tôt ou tard l’explosion qu’il veut éviter, il la récoltera !