Madagascar – L’eau et l’électricité manquent : la population a raison de crier sa colère
Les classes populaires en ont marre des coupures de courant et des coupures d’eau à répétition. Chaque jour l’électricité est coupée pendant 5, voire 6 heures. Les files d’attente devant les fontaines publiques sont de plus en plus longues. Quant à ceux qui possèdent un logement équipé de robinet, les trois quarts du temps il n’y a pas grand-chose qui coule.
Andraisoro, Tsarahonenana, Ambatomaro, Analamahitsy… le nombre de quartiers de la capitale et de sa périphérie qui manifestent contre la fréquence du délestage, ne cesse de se multiplier. La répression de ces mouvements par les gendarmes est de plus en plus brutale. À cause du manque d’eau et d’électricité, les travailleurs qui exercent dans la restauration, dans les salons de coiffure, dans les cybercafés etc. se trouvent très souvent bloqués et rencontrent beaucoup de difficultés pour poursuivre leurs activités. Les petites gens qui travaillent comme indépendants ne s’en sortent pas mieux et ont de plus en plus de mal à joindre les deux bouts.
Face à cette situation désastreuse, Andry Rajoelina en personne s’est rendu au siège de la JIRAMA. En fait il veut faire croire qu’il est en train de prendre le problème « à bras le corps », son but est de gagner du temps. Les pouvoirs publics, par l’intermédiaire de la presse, disent que le président a des solutions « drastiques », par exemple celle qui consisterait à activer des turbines à combustion. En fait c’est en grande partie du blabla pour faire lanterner les gens.
Revenons à l’électricité. Les dirigeants ne sont pas très loquaces pour donner des explications sur le fait que depuis environ trois ans, trois groupes électrogènes sont entreposés au port de Tamatave. La route et les ponts sont tellement dégradés qu’il n’est pas possible d’acheminer ce matériel vers la capitale. Gouverner c’est prévoir disent-ils, mais ça, pourquoi ils ne l’ont pas prévu ? Le problème ne peut que s’aggraver car la saison des pluies est en train d’arriver.
Par ailleurs des sommes d’argent colossales prélevées dans les caisses de l’État ont été englouties dans la construction très controversée du téléphérique de la capitale. Ces travaux sont arrêtés depuis de nombreux mois sans qu’aucune explication ne soit donnée à la population.
En fait, l’État et le président ne veulent pas s’attaquer à leurs amis les patrons. Ceux-ci réalisent des profits faramineux avec lesquels ils bâtissent des fortunes. Tout cela grâce au labeur des travailleurs. Selon le classement FORBES -classement de milliardaires- trois malgaches se sont tellement enrichis qu’ils figurent parmi les grosses fortunes, non seulement du pays, mais de toute l’Afrique francophone : Ylias Akbaraly, Hassanein Hiridjee et Hasnaine Yavarhoussen.
Rajoelina préfère puiser dans le budget de l’enseignement, il prévoit de le ponctionner durant trois ans. S’il n’y a pas de mobilisation conséquente de la population sur tous ces sujets, les attaques contre elle seront de plus en plus impitoyables et la souffrance de tous ne pourra qu’empirer.