Une économie qui ne fonctionne que pour enrichir une minorité, on n’en veut pas !
Le 18 juin dernier, lors d’un discours devant les députés, Ouattara s’est auto-félicité de la « bonne santé » et de la « robustesse » de l’économique de la Côte d’Ivoire. Évidemment, il ne parlait pas pour les pauvres dont les conditions d’existence se détériorent pendant que les grands capitalistes s’en mettent pleins les poches.
Du haut de son poste de chef de l’État, il s’adressait plutôt à cette classe minoritaire d’exploiteurs et de parasites qui accaparent les richesses produites par les travailleurs des villes et des campagnes. C’est aussi une manière de dire à cette bourgeoisie que l’État ivoirien est fier d’être à son service et qu’il veille sur sa prospérité.
Le quotidien des travailleurs ne fait pas partie de ses préoccupations. Pas un mot sur le coût de la vie et les bas salaires qui étranglent de plus en plus de familles des travailleurs. Pas un mot sur les conditions infernales de travail ni sur la précarité des contrats des travailleurs, sur le fait que de plus en plus d’entreprises recrutent leurs salariés au jour le jour. Il suffit de l’humeur d’un chef pour qu’un ouvrier s’entende dire « toi, rentre chez toi ! », et de voir ainsi sa journée perdue. Ce qui fait que le travailleur a déjà un couteau pointé sur la gorge quand il va au travail. Et en cas d’accident de travail, les patrons s’en lavent les mains et s’en sortent à bon compte. Ils ont les moyens pour s’arranger avec les autorités judiciaires ou directement avec les ministres. Quand les ouvriers se mettent en grève pour revendiquer des améliorations de leurs salaires ou de leurs conditions de travail, le gouvernement n’hésite pas à envoyer les forces de l’ordre pour les réprimer.
C’est tout cela qui est derrière ce que Ouattara a qualifié d’économie en « bonne santé ». Mais en bon bourgeois à la tête de l’État, il ne voit que les intérêts de sa classe sociale, y compris les siens propres.
Les travailleurs ne réclament que leur droit à la vie et l’argent ne manque pas dans ce pays pour améliorer leurs conditions d’existence. Il suffit d’ouvrir les yeux en se promenant dans les quartiers chics pour se rendre compte que l’argent il y en a mais il est entre les mains de la classe qui s’enrichit sur le dos de millions de travailleurs et de petits paysans.
Les différentes chapelles politiques qui se battent régulièrement pour accéder au pouvoir promettent monts et merveilles pour obtenir le maximum de voix lors des prochaines élections de 2025. Ce sont des menteurs et des ennemis des travailleurs, leur seule ambition est d’accéder à la mangeoire et de bénéficier des privilèges du pouvoir. Leur camp social est le même que celui de Ouattara, c’est-à-dire celui des exploiteurs et des parasites.
Alors, la seule perspective pour les travailleurs, c’est qu’ils défendent eux-mêmes leurs intérêts en se méfiant des politiciens qui se présentent comme leurs défenseurs. Malgré leur diversité ethnique, religieuse, nationale ou autres, les travailleurs constituent une seule classe et ont les même intérêts face au patronat et au gouvernement.
L’arme des travailleurs, c’est leur nombre et leur rôle dans l’économie. Sans leur travail, rien ne fonctionnerait et aucune richesse ne pourrait être produite. S’ils prennent conscience de la force colossale de leur classe, ils peuvent renverser cet ordre économique et social qui ne profite qu’à une minorité de riches et le remplacer par un autre système où les moyens de productions et les richesses seront la propriété de toute la société et orientés vers la satisfaction des besoins de la grande majorité.