Éditorial

Faisons de 2019 une année de luttes et de grèves pour exiger notre droit à une vie décente !

17 janvier 2019

Lors de son allocution traditionnelle du 31 décembre, Ouattara a fait l’éloge du « Programme social » qu’il prétend vouloir mettre en œuvre pour 2019. Si on le croit, il y aura de l’eau potable et de l’électricité dans chaque maison, des écoles partout avec des enseignants et du matériel scolaire en grande quantité, des logements sociaux pour les plus pauvres, des hôpitaux pour tous et bien d’autres choses de ce genre. Bref, il veut nous faire croire que demain tout ira mieux pour tous !

Un Père Noël déguisé en président de la république n’aurait pas fait mieux ! Il a versé quelques larmes pour les victimes des inondations et pour ceux qui sont privés d’eau courante, mais il s’est bien gardé d’accuser l’irresponsabilité de son propre État en matière de prévoyance et d’infrastructures adéquates. Il a mis cela sur le dos du « dérèglement climatique » !

Il s’est félicité d’une « situation économique et financière remarquable » en Côte d’Ivoire et a promis de faire davantage pour que le patronat ivoirien soit encore plus « compétitif » que ces concurrents voisins.

Il n’a pas dit un seul mot sur la situation des travailleurs et des petits paysans qui sont pourtant à la base de la production des richesses dans ce pays mais qui ne peuvent pas vivre décemment du fruit de leur travail. Pas un mot sur les salaires qui sont bloqués depuis des années alors que le coût de la vie ne cesse d’augmenter. Il a au contraire demandé plus d’efforts aux travailleurs et plus de patience aux chômeurs. Autant dire que les travailleurs n’ont rien de bon à attendre du pouvoir pour l’année qui vient, pas plus qu’ils n’ont reçu lors des années précédentes.

Face à la cherté de la vie, il est plus qu’urgent de revaloriser les salaires dans les usines, les chantiers et les bureaux. Mais au lieu de cela, ce sont les cadences qui augmentent ; les ouvriers embauchés sont de plus en plus remplacés par des journaliers tandis que le nombre d’heures supplémentaires est sans cesse en croissance tout en n’étant pratiquement pas payé, etc.

Les capitalistes bénéficient de toutes les largesses du pouvoir. Celui-ci leur promet pour 2019 un « environnement des affaires » encore plus favorable ; c’est-à-dire encore plus de facilités pour s’engraisser sur la sueur et la souffrance des travailleurs.

C’est dire que la classe ouvrière aura à s’organiser et à se battre dans les lieux de travail comme dans les quartiers d’habitation pour défendre ses intérêts de classe exploitée et opprimée. Elle a les moyens d’arracher de meilleurs salaires et de meilleures conditions d’existence par l’arme de la grève car sans son travail il n’y a pas de production de richesses. Et si elle prend conscience de sa force sociale, elle peut devenir le fer de lance de la lutte de l’ensemble de la population pauvre contre cette société capitaliste qui ne se soucie que des intérêts égoïstes d’une minorité.

Souhaitons que l’année 2019 soit celle de la combativité ouvrière, l’année où elle commencera à se faire craindre du patronat et de l’État à son service.